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Titre du blog : Une rédac' sous les toits de la Capitale
Auteur : Emes
Date de création : 17-08-2008
 
posté le 20-08-2008 à 22:24:32

Être « in » : mode d’emploi


En matière de mode, vaut-il mieux suivre la tendance 
ou essayer de créer son propre style? Avoir la garantie de
« plaire » à tout le monde en choisissant la voie du marché
de masse est peut-être une solution de facilité mais c’est
aussi une façon d’éviter les fautes de goût. D’un autre côté,
être à 100% responsable de ce que l’on porte et l’assumer
entièrement est plus que louable, peu de gens étant capa-
bles d’une telle audace.
 
 
La créativité, on l’a ou on l’a…dopte
Peu importe le domaine, la création comprend toujours deux phases : 1- la conception 2- la mise au monde ; et un problème récurrent : qu’il s’agisse d’un nouveau-né ou d’un nouveau modèle d’escarpins, on peut rarement être assuré du succès de la deuxième phase. Autrement dit, un lancement de produit, tout autant qu’un accouchement, constitue une prise de risque, laquelle est encore plus importante si l’on est un débutant inexpérimenté. Certes, il est difficile d’être sûr de son coup lorsque l’on cherche à lancer une mode, mais si le pari s’avère gagné, on pourra se vanter d’avoir été le premier à porter LE must-have de la saison. De ce point de vue, le cas de l’adepte précoce (ou« early-adopter » pour les bilingues) est intéressant car ce dernier prend moins de risques, sachant déjà que ce qu’il va porter est une nouvelle tendance tout juste sortie de l’œuf. Et même si, au premier abord, la nouveauté de sa tenue peut surprendre, quelqu’un a déjà payé pour lui les frais de son originalité (c’est bien connu, tout ce qui est nouveau fait peur, ce n’est qu’une fois que les plus grands sont dans le coup que l’opinion s’enhardit de la chose). Parce qu’«il n’y a pas de mode si elle ne descend pas dans la rue »(Coco Chanel), l’early-adopter doit savoir oser, quand le créateur, lui, doit carrément foncer, tête baissée. Malheureusement, en raisonnant de cette manière, la mode n’a pas eu que des jours glorieux (étrangement, ce sont les années 90 qui me viennent à l’esprit). À qui la faute ? Sans doute au pitch d’un innovateur non-conformiste, qui aurait réussi à convaincre les plus grandes stars des podiums de porter ses créations. Et non parce que celles-ci étaient jugées de bon goût et qu’elles plaisaient, mais parce qu’elles étaient soi-disant promises à un bel avenir dans le monde de la mode. Aussi ne faut-il pas toujours se fier à son intuition, même la plus forte…
 
« Je vous parle d’un temps… »
À présent, penchons-nous plus sérieusement sur le terme de « créateur » : si l’on se fie à la définition que nous en donne le dictionnaire, on s’aperçoit qu’il est presque synonyme de « novateur ». Or, il suffit de voir ce que porte aujourd’hui la fashionista de base pour se rendre compte qu’un vêtement n’est pas conçu ex nihilo: la plupart de ses tenues sont inspirées de l’époque de nos mères voire de nos grands-mères. Bien sûr, les coupes sont revues, corrigées et réinventées dans de nouvelles étoffes. Reste que ceux qu’on appelle, outre-Atlantique, les « fashion designers », dénichent davantage ce que sera la tendance de demain plutôt qu’ils ne la créent. Disons qu’ils transforment les idées des grands couturiers d’antan en concepts exploitables par la mode contemporaine. La remise au goût du jour du pantalon taille haute, par exemple, en est la preuve. Et c’est là qu’on se demande si n’être que le suiveur de ces créateurs renommés n’a pas aussi sa part de gloire. En effet, quoi de plus grisant que de farfouiller dans les placards de Grand-Mère à la recherche d’une tenue revenue à la mode ? C’est à ce moment précis que l’imagination de l’early-adopter rentre en ligne de compte : un vieux jupon se transformera en jupe gitane, une chemise de nuit courte en tunique, etc. N’oublions pas qu’avec quelques bases de couture, on peut donner une toute autre tournure à de vieilles nippes, qui, si elles s’étaient trouvées entre les mains d’un non connaisseur, auraient atterri sans plus tarder au milieu du sac d’ordures ménagères! D’où l’intérêt, si votre grand-mère n’a pas daigné conserver ses vêtements d’autrefois (en ne pensant pas que ses éventuelles petites-filles seraient des « bêtes de mode »), d’aller dans des friperies pour dénicher la future pièce unique de votre garde-robe… Mais gare au fashion faux-pas : n’allez pas croire, sous prétexte que les bottes en caoutchouc font leur apparition en ville, que vous pouvez récupérer celles que votre mère a achetées il y a 4 ans pour faire la traversée du Mont Saint-Michel !
 
A vos ciseaux !
On entre ici dans la phase « customisation » (ou, pour parler plus vulgairement, la phase « recyclage ») : rien de tel qu’un peu de travaux manuels pour personnaliser son look et ainsi se démarquer. La question qui demeure étant : cap ou pas cap ? Ce ne sont pas les moyens qui manquent, tout le monde ayant à sa portée un grenier (ou son équivalent) ainsi que du fil et une aiguille… A priori, c’est donc moins onéreux que d’acheter un vêtement tout fait en magasin, mais le résultat final sera-t-il à la hauteur de nos attentes ? Oui, si l’on sait se détacher de l’influence qu’a la haute couture sur la mode des stars et sur ce que proposent les magasins de prêt-à-porter à des gens comme vous et moi. Car c’est une évidence : tous les jours, dans la rue comme à la télé ou dans les magazines, nous baignons à notre insu dans l’univers de la mode. Il est donc difficile d’échapper à ce diktat et de ne pas avoir d’avis sur la question. C’est pour cela qu’il faut revendiquer son style, propre et personnel, en faisant preuve d’une originalité incessante ! Ce n’est bien sûr, pas une obligation, mais vous admettrez qu’afficher un look de fashion victim n’est pas un style en soi… D’autant plus que « la mode se démode, le style jamais » (dixit Coco Chanel !). Citation qu’il faut prendre au pied de la lettre si l’on espère un jour avoir la classe d’une personne aussi incontournable de la haute couture! Car oui, la mode est actuelle, éphémère, et donc sujette à mauvais goûts éventuels…