VEF Blog

Titre du blog : Une rédac' sous les toits de la Capitale
Auteur : Emes
Date de création : 17-08-2008
 
posté le 02-06-2009 à 09:28:23

Le jour où je suis devenue écolo (2)

 

 

Hier matin, mon réveil n’a pas sonné. Pourtant il aurait dû. J’avais prévu de me lever à 7h. J’allais démarrer la journée par une petite demi-heure de stepper, bon pour le moral… et pour les cuisses ! (Et pour le stepper aussi, qui commence à rouiller.) 
 
Enfin, ce matin-là donc, pas de stepper. Mais c’est loin d’avoir été la seule chose dont m’a privé l’absence de sonnerie de ce …tin de réveil ! Je pensais aussi me préparer un thé, et tant qu’à faire, préparer la théière entière, pour la journée. Mais le temps de faire bouillir l’eau, de la verser, de faire infuser le thé correctement, et surtout de donner à mon corps le temps de tout bien assimiler pour qu’il puisse évacuer toute cette eau si possible AVANT mon départ de la maison, ça n’était pas franchement en accord avec mon émergence tardive.
 
Je ne comprends pas. Je suis pourtant persuadée d’avoir pris mon portable pour régler l’alarme la veille. J’étais dans la chambre, radio allumée, prête à me glisser, tel un Snickers, dans mon grand lit douillet, réfléchissant justement à l’heure à laquelle j’allais me lever et… c’est à ce moment-là qu’ils ont passé Bénabar à la radio ! Comme j’avais eu récemment un long débat sur cette chanson avec une amie qui, visiblement, n’avait pas bien écouté les paroles, il a fallu que j’arrête tout ce que j’étais en train de faire pour me concentrer et constater que j’avais bien raison quand je lui ai dit (à mon amie) qu’ « à la campagne, y atoujours un truc à faire ». Elle, était persuadée que la chanson commençait par « à la campagne, y a toujours un truc à voir ». Mais ça Miss c’est le deuxième couplet ! Tsss... bref.
 
Du coup, il se pourrait effectivement que j’ai omis de régler mon réveil en le posant sur ma table de chevet. Allez, je vous repasse les deux premiers couplets quand même, histoire de vous prouver ma bonne foi.
 

A la campagne 

Y a toujours un truc à faire 

Aller aux champignons 

Couper du bois, prendre l'air 

A la campagne 

On se fout des horaires 

Comme les maisons du même nom 

C'est secondaire 


A la campagne 

Y a toujours un truc à voir 

Des sangliers, des hérissons 

Des vieux sur des tracteurs 

A la campagne 

Y a des lieux pleins d'Histoire 

Des châteaux tout cassés 

Et des arbres centenaires   

 
Je m’éloigne un peu là. Ça a toujours été mon fort les hors sujets. Au moins comme ça, vous connaissez mes coups de cœur. Bon, je ne suis pas allée jusqu’à téléphoner à mon amie pour lui dire que j’avais raison, enfin quand même, j’avais raison ! Mais si j’ai toujours raison, j'ai pas toute ma raison… puisque j’en ai oublié mon réveil. En plus, il faut que je vous dise, ce matin-là n’était pas un matin ordinaire. J’avais rendez-vous avec ma banquière. Pas de quoi fouetter un chat, juste une histoire de changement de carte (je crois que je fais partie de ces pigeons qui disent oui-oui au téléphone quand leur banque les appelle et qui le regrettent tout de suite après avoir raccroché…).
 
J’avais choisi ma tenue la veille, donc pas de problème de ce côté-là (c’est important quand on a pas fini de rembourser son prêt, de donner une bonne impression à sa banque). Sauf que pour me rendre sur place, il me faut au moins 20 minutes (le temps de me garer compris). Et quand on a rendez-vous à 9 heures tapantes et qu’on ne se réveille qu’à 9 heures tapantes, ça semble un peu juste.
 
Ah oui, parce que je ne vous ai pas raconté mon réveil. Je peux remercier les ouvriers de mon immeuble d’avoir choisi pile ce jour pour abattre la cloison de l’appartement de mon voisin. Sans eux, je serai encore dans mon lit à cette heure.
 
Devant la glace, je suis confrontée à un grave problème : mes cheveux. Vu leur longueur, pas moyen de les laisser en l’état. Y’a qu’à faire une queue de cheval !Avec les bosses, ça fera un effet négligé soigné ! C’est la mode, non ? Ok, première mission accomplie. La deuxième : il va falloir effacer les traces de mon maquillage d’hier si je ne veux pas que l'on me prenne pour la soeur de Chucky (note perso : penser à me démaquiller le soir, avant de me coucher). Dans la panique, je vide la moitié de mon flacon de démaquillant ; au moins je sens bon, et je suis propre. Voilà. Euh, les dents peut-être. Je prendrai ma douche en revenant (de toute façon j’ai pas fait mon stepper, alors).
 
Habillée en 4ème vitesse, je sors en claquant la porte derrière moi. Argh ! Mes clés ! C’est pas grave, la concierge a un double. L’ascenseur est déjà occupé, je dévale les escaliers. J’ai dû snober au moins trois de mes voisins mais tant pis. Il y a des priorités dans la vie. Ouvrir voiture, démarrer moteur, mettre clignotant, et c’est parti. Quinze minutes plus tard (quelle performance !), j’entre dans la banque, comme tous ceux qui sont seuls. Grégoire n’est pas là, mais ma banquière, si. Et elle n’a pas l’air ravi.
 
« Mademoiselle de Sairigné ? Suivez-moi ». Elle m’emmène jusqu’à son bureau et m’invite (ou plutôt m’ordonne) de m’asseoir. « Vous avez de la chance, le client que vous étiez censée précéder vient d’annuler son rendez-vous ». Après un quart d’heure passé à essayer de me démêler les cheveux avec les doigts pendant que ma banquière vantait les mérites de la fameuse carte, mon oreille se dresse lorsque j’entends : « savez-vous qu’en remplaçant votre ancienne carte par celle que nous vous proposons, notre banque vous offre un réveil à eau multifonction ? ».
 
Une semaine plus tard, ma nouvelle carte bleue en main, je troquai mon ancien stepper usé par l’effort contre un modèle dernier cri. Quoi ? Ca ne se refuse pas un réveil écolo !