publié le lundi 25 août 2008

Le jour où ma boulangère a payé

Attendre, toujours attendre… cette fois, je décidai que faire la queue pour un simple éclair, c’était n’importe quoi. Allez hop, hop, hop, poussez-vous, laissez passer ! J’entendis les gens grommeler : « Non mais, pour qui elle se prend celle-là ? ». Peu importe, une fois arrivée devant la boulangère, j’avais fait mon choix : café. Je prendrai un éclair au café. Mais avant même que j’ai ouvert la bouche, cette dernière me lança un regard noir en disant :« Vous pourriez attendre votre tour, Mademoiselle ! » Je lui rétorquai que j’étais pressée et que je désirais un éclair au café. « On n’a plus que chocolat, je suppose que ça ne convient pas ? » Elle énonça ces mots avec un tel sarcasme que je compris immédiatement qu’elle voulait en finir avec moi. « Si, si, mettez-le moi. » Je lui tendis la monnaie (je connaissais par cœur le prix de l’éclair, ici) et lui arrachai le paquet des mains pour m’enfuir à toutes jambes. J’étais furieuse. Rien n’allait ce matin : les gens médisaient sur mon compte, il n’y avait même plus ma pâtisserie préférée… « VLAN ! » Je venais de jeter mon éclair conte la vitrine de la boulangerie. De toute façon, je n’ai jamais aimé le chocolat…

 

 


Gentilles remarques

 

1. sab61  le 06-10-2008 à 13:52:38

Moi non plus je n'ai jamais aimé les éclairs au chocolat, petite soeur !

2. x3HoOBoyx3  le 17-03-2009 à 15:36:17  (site)

hihi pas mal lhistoire !
Mias c'était pour de Vrai ?!! rougis

3. emes  le 18-03-2009 à 17:39:13  (site)

non, ne t'inquiètes pas, je ne suis pas si violente!!!

 
 
 
publié le dimanche 24 août 2008

Dans la peau de Zoé

Pour ou contre l’intervention de célébrités dans les causes humanitaires ? Adriana Karembeu, Georges Clooney, Laetitia Hallyday, Brad Pitt et Angelina Jolie… autant de noms qui nous font rêver par le glamour qu’ils évoquent et la richesse qu’ils représentent. Et cette richesse, ils ont décidé de la partager. Est-ce pour avoir bonne conscience ? Pour se faire bien voir des moins riches ? Ou leur vie ne pourrait-elle véritablement prendre sens sans ces actes de solidarité ? Ou bien, autre raison qui serait tout à leur honneur, se servent-ils de leur célébrité pour faire connaître la cause qu’ils défendent et ainsi inciter les gens qui les admirent à les imiter ? Le pouvoir d’une célébrité est réel, mais est-ce bien moral ? En même temps, ne peut-on pas faire abstraction de la morale lorsqu’il s’agit de soutenir une bonne cause ? En temps de guerre, les lois n’ont plus lieu d’être respectées, mais qu’en est-il pour l’aide humanitaire ? Les lois ne constituent-elles pas un frein à bien des progrès dans ce domaine ? Si l’on doit, chaque fois que l’on veut agir pour le bien d’autrui, consulter la loi, toutes les BA n’en seront que retardées et pourtant, il faut souvent agir dans l’urgence, notamment quand une vie humaine est en jeu.

 

Pour ceux qui n’appartiennent pas à ce gratin hollywoodien, intervenir ainsi constitue un risque réel. J’en veux pour preuve les initiatives de l’Arche de Zoé, qui ont créé, en France, une véritable polémique autour de ce sujet. Pourtant, les membres de l’association n’ont jamais cessé de clamer leur bonne foi. J’ai trouvé intéressant, dans le témoignage qui suit, de me mettre à la place de l’un d’entre eux, pour défendre le caractère humanitaire de leur mission. Mais j’aurais aussi bien pu faire l’inverse. Ce discours est donc fictif et ne reflète en aucun cas ma propre opinion.

 

« Je n’ai pas pu rester les bras croisés face à ce qui se passe autour du Darfour. Ça n’est pas possible, lorsque l’on voit tous ces enfants déboussolés, sans leurs parents, de rester là sans rien faire. De toute façon, rester sur place pour les aider n’aurait rien changé : cette région est et restera dangereuse. Alors que l’Europe, elle, a tant à leur offrir : une scolarité, un train de vie meilleur et puis, il y a tellement de gens dévoués, prêts à devenir les parents d’un petit Africain… pourquoi les priver d’une telle générosité quand leurs propres parents sont morts ou dans l’incapacité de les protéger de la guerre ou même de leur fournir une éducation ? Alors voilà, puisqu’à présent je ne peux rien faire de mieux, j’exprime ma colère. Car oui, je suis en colère ! En colère contre le président tchadien qui nous accuse d’avoir voulu enlever ces enfants, d’avoir agi dans l’illégalité totale ! Mais d’où peut-on employer de pareils termes lorsqu’il s’agit de sauver des vies, je vous le demande ?! En colère, parce que refuser l’aide d’un pays riche lorsqu’on en a autant besoin, voilà ce qui devrait mener en prison ! Mais ça, même notre propre gouvernement ne semble pas en avoir conscience ! Sommes-nous vraiment les seuls à assumer cette action humanitaire ? Car c’est, ou du moins c’était, l’heure est maintenant au drame, de l’humanitaire ! Et pourtant, que nous transmettent les médias ? Des histoires de trafic d’enfants, de réseaux pédophiles ! Comment a-t-on pu en arriver là ? Comment ? Est-ce vraiment si affreux d’agir avec son cœur ? En tout cas, une chose est sûre, dans notre société ça n’est pas toléré. Que vais-je tirer de cet épisode ? Certainement pas que j’ai eu tort, car s’il y en a un qui croyait en l’association et en ses bonnes intentions, c’est bien moi. Je veux simplement dire, qu’alors que les lois tentent d’instaurer plus de justice dans le monde, eh bien il leur arrive de faire le contraire. Et c’est pour ça qu’en ce moment, j’attends de savoir si oui ou non je vais pouvoir échapper à la prison, si oui ou non le terme de confiance a réellement été enrayé de notre système. »

 

 


 
 
publié le samedi 23 août 2008

Une beauté à double sens

 

 

Alors que nous vivons à une époque et dans une société où les tabous se font rares, il subsiste une sorte de paradoxe autour du corps de la femme qui ne sera résolu que lorsque  chacune d'entre nous aura accepté que ce sont ses formes qui différencient son corps de celui du sexe opposé et qui font tout son charme. L'influence culturelle et l'exigence des hommes perdront alors tout l'impact qu'ils ont eu sur la gent féminine au cours des siècles passés, et elle sera seule à pouvoir déterminer si oui ou non, elle représente un canon de beauté (et si elle a envie de l'être).

 

Mère ou sex symbol : à une époque il fallait choisir
Commençons par un petit retour en arrière : d'où vient que l'embonpoint et la beauté sont synonymes ? La réponse à cette question qui nous laisse toutes coites, se situe dans une période de l'Histoire où le poil était à la mode (je veux parler de la Préhistoire). En effet, bien que velues, les femmes préhistoriques n'en gardaient pas moins leur caractère sexuel : la fertilité pour les plus charnues, contre la beauté pour les plus filiformes. Il faut croire que le premier caractère était le plus admirable, puisque certaines déesses de la Grèce antique, qu'on qualifierait aujourd'hui de « boulottes », représentaient par le biais de sculptures, tout à la fois fécondité et canon de la beauté de leur époque. Et ce n'est pas fini, la Renaissance va s'inspirer de cette statuaire et mettre au centre de ses poèmes et de ses peintures un corps nu qui laissera voir toutes les formes de la femme. Le tabou de la nudité est-il levé pour autant ? Et bien non. À cette époque, la beauté du corps permettait simplement de montrer la beauté morale, et si l'on peut accuser le spectateur de voyeurisme, on ne peut pas l'accuser de vouloir se rincer l'œil devant tous ces nus puisque leur but était uniquement de dévoiler l'âme qu'ils renfermaient.

 

Critères de beauté, critères sabotés
Ne nous leurrons pas sur le prétexte qui permettait de peindre la nudité : il n'était autre que les jeux érotiques des dieux et des déesses. Sous-entendu, les corps peints n'étaient en aucun cas le reflet d'une réalité, d'autant plus que l'idéal de la beauté était... masculin ! Alors qu'aujourd'hui encore, certains mâles répugnent à changer leur vision de la femme qu'ils considèrent comme inférieure, à cette époque c'était le corps féminin tout entier qui était considéré comme tel ! (Avis à celles qui trouvent leur homme un peu macho sur les bords !) Mais revenons à nos moutons... Après que la corpulence a été symbole de maternité et de bonté, elle est devenue synonyme de réussite sociale. Logique, me direz-vous, mais alors pourquoi un siècle plus tard ces mêmes riches découvraient la diététique qui devint, pour eux, la nouvelle mode du XVIIIe ? (Ceci dit, ne nous emballons pas, le terme de cellulite ne fera son apparition que beaucoup plus tard.) Toujours est-il que la beauté va franchir les barrières de la bourgeoisie et que ses critères ne vont plus dépendre ni de la classe sociale de la femme ni de sa moralité.

 

« Je suis une poupée de cire... »
La conséquence logique à cette « universalisation » sera une beauté plus insolente qu'incarneront à merveille les danseuses de cabaret, relayées par les pin'up du cinéma américain dès la fin de la seconde guerre mondiale. Dans les années 60, le « modèle sablier » est renversé par un phénomène commercial et social : Barbie. Ses mensurations hors d'atteinte font pourtant rêver des milliers de jeunes filles et témoignent d'une culture fondée sur le paraître. La preuve en est, face à des mannequins de plus en plus androgynes, que la modélisation du corps par le sport et la rationalisation vont devenir un mode de vie sur-revendiqué par les années 80. Et qu'obtient-on au final ? Je vous le donne en mille : un visage neutre aux traits fins (je devrais même dire invisibles, Photoshop oblige) sur un corps svelte et bronzé (mais pas au soleil, attention, ce serait trop « nature » !). Autrement dit, on a à présent le choix entre ressembler à Lara Croft (ce que finalement, une certaine Scarlett Johansson, réputée pour ses formes bien placées, ne réussit pas trop mal) ou à un mannequin anorexique (là, je ne citerai pas de noms « tant la chose en preuves abonde »). On ne peut pas dire que l'évolution qui touche à notre enveloppe corporelle soit flagrante. Mais le pire dans tout ça, c'est que ces mannequins exposés sur les panneaux publicitaires reflètent réellement ce que notre époque considère comme une belle femme. Au secours ! Nous sommes sous l'emprise d'une nouvelle forme de clonage ! Ceci dit, nous ne sommes qu'au début du XXIe siècle et les choses sont en train d'évoluer... tout en rondeurs.
 


 
 
publié le mercredi 20 août 2008

Être « in » : mode d’emploi


En matière de mode, vaut-il mieux suivre la tendance 
ou essayer de créer son propre style? Avoir la garantie de
« plaire » à tout le monde en choisissant la voie du marché
de masse est peut-être une solution de facilité mais c’est
aussi une façon d’éviter les fautes de goût. D’un autre côté,
être à 100% responsable de ce que l’on porte et l’assumer
entièrement est plus que louable, peu de gens étant capa-
bles d’une telle audace.
 
 
La créativité, on l’a ou on l’a…dopte
Peu importe le domaine, la création comprend toujours deux phases : 1- la conception 2- la mise au monde ; et un problème récurrent : qu’il s’agisse d’un nouveau-né ou d’un nouveau modèle d’escarpins, on peut rarement être assuré du succès de la deuxième phase. Autrement dit, un lancement de produit, tout autant qu’un accouchement, constitue une prise de risque, laquelle est encore plus importante si l’on est un débutant inexpérimenté. Certes, il est difficile d’être sûr de son coup lorsque l’on cherche à lancer une mode, mais si le pari s’avère gagné, on pourra se vanter d’avoir été le premier à porter LE must-have de la saison. De ce point de vue, le cas de l’adepte précoce (ou« early-adopter » pour les bilingues) est intéressant car ce dernier prend moins de risques, sachant déjà que ce qu’il va porter est une nouvelle tendance tout juste sortie de l’œuf. Et même si, au premier abord, la nouveauté de sa tenue peut surprendre, quelqu’un a déjà payé pour lui les frais de son originalité (c’est bien connu, tout ce qui est nouveau fait peur, ce n’est qu’une fois que les plus grands sont dans le coup que l’opinion s’enhardit de la chose). Parce qu’«il n’y a pas de mode si elle ne descend pas dans la rue »(Coco Chanel), l’early-adopter doit savoir oser, quand le créateur, lui, doit carrément foncer, tête baissée. Malheureusement, en raisonnant de cette manière, la mode n’a pas eu que des jours glorieux (étrangement, ce sont les années 90 qui me viennent à l’esprit). À qui la faute ? Sans doute au pitch d’un innovateur non-conformiste, qui aurait réussi à convaincre les plus grandes stars des podiums de porter ses créations. Et non parce que celles-ci étaient jugées de bon goût et qu’elles plaisaient, mais parce qu’elles étaient soi-disant promises à un bel avenir dans le monde de la mode. Aussi ne faut-il pas toujours se fier à son intuition, même la plus forte…
 
« Je vous parle d’un temps… »
À présent, penchons-nous plus sérieusement sur le terme de « créateur » : si l’on se fie à la définition que nous en donne le dictionnaire, on s’aperçoit qu’il est presque synonyme de « novateur ». Or, il suffit de voir ce que porte aujourd’hui la fashionista de base pour se rendre compte qu’un vêtement n’est pas conçu ex nihilo: la plupart de ses tenues sont inspirées de l’époque de nos mères voire de nos grands-mères. Bien sûr, les coupes sont revues, corrigées et réinventées dans de nouvelles étoffes. Reste que ceux qu’on appelle, outre-Atlantique, les « fashion designers », dénichent davantage ce que sera la tendance de demain plutôt qu’ils ne la créent. Disons qu’ils transforment les idées des grands couturiers d’antan en concepts exploitables par la mode contemporaine. La remise au goût du jour du pantalon taille haute, par exemple, en est la preuve. Et c’est là qu’on se demande si n’être que le suiveur de ces créateurs renommés n’a pas aussi sa part de gloire. En effet, quoi de plus grisant que de farfouiller dans les placards de Grand-Mère à la recherche d’une tenue revenue à la mode ? C’est à ce moment précis que l’imagination de l’early-adopter rentre en ligne de compte : un vieux jupon se transformera en jupe gitane, une chemise de nuit courte en tunique, etc. N’oublions pas qu’avec quelques bases de couture, on peut donner une toute autre tournure à de vieilles nippes, qui, si elles s’étaient trouvées entre les mains d’un non connaisseur, auraient atterri sans plus tarder au milieu du sac d’ordures ménagères! D’où l’intérêt, si votre grand-mère n’a pas daigné conserver ses vêtements d’autrefois (en ne pensant pas que ses éventuelles petites-filles seraient des « bêtes de mode »), d’aller dans des friperies pour dénicher la future pièce unique de votre garde-robe… Mais gare au fashion faux-pas : n’allez pas croire, sous prétexte que les bottes en caoutchouc font leur apparition en ville, que vous pouvez récupérer celles que votre mère a achetées il y a 4 ans pour faire la traversée du Mont Saint-Michel !
 
A vos ciseaux !
On entre ici dans la phase « customisation » (ou, pour parler plus vulgairement, la phase « recyclage ») : rien de tel qu’un peu de travaux manuels pour personnaliser son look et ainsi se démarquer. La question qui demeure étant : cap ou pas cap ? Ce ne sont pas les moyens qui manquent, tout le monde ayant à sa portée un grenier (ou son équivalent) ainsi que du fil et une aiguille… A priori, c’est donc moins onéreux que d’acheter un vêtement tout fait en magasin, mais le résultat final sera-t-il à la hauteur de nos attentes ? Oui, si l’on sait se détacher de l’influence qu’a la haute couture sur la mode des stars et sur ce que proposent les magasins de prêt-à-porter à des gens comme vous et moi. Car c’est une évidence : tous les jours, dans la rue comme à la télé ou dans les magazines, nous baignons à notre insu dans l’univers de la mode. Il est donc difficile d’échapper à ce diktat et de ne pas avoir d’avis sur la question. C’est pour cela qu’il faut revendiquer son style, propre et personnel, en faisant preuve d’une originalité incessante ! Ce n’est bien sûr, pas une obligation, mais vous admettrez qu’afficher un look de fashion victim n’est pas un style en soi… D’autant plus que « la mode se démode, le style jamais » (dixit Coco Chanel !). Citation qu’il faut prendre au pied de la lettre si l’on espère un jour avoir la classe d’une personne aussi incontournable de la haute couture! Car oui, la mode est actuelle, éphémère, et donc sujette à mauvais goûts éventuels… 
 


 
 
publié le dimanche 17 août 2008

Comment se lever du pied gauche?

Dans la famille des transports en commun, je demande le métro… mauvaise pioche !

 

Une heure que je suis levée,et je pense déjà à me recoucher

Lundi 25 juin, station Argenteuil, 8h32. Comme d’habitude, j’ai couru pour attraper un métro qui m’est passé sous le nez et maintenant, je dois me faire une raison : le prochain est dans 3 minutes. Mon attaché-case pesant au bout de mon bras, j’attends donc, morose, le train qui va me conduire à mon boulot. Il fait sombre, personne ne parle, et moi-même je dois avouer que je ne fais aucun effort pour sourire à ceux qui m’entourent. Si encore l’air était respirable ! Mais avec cette puanteur ambiante, l’attente devient insupportable. Ah ! Le voilà ! Après avoir laissé descendre une bonne dizaine de passagers, je monte dans un wagon encore bien rempli, en même temps qu’un jeune homme, la trentaine, portant un costume foncé qui vient me rappeler le temps qu’il fait dehors : gris. D’emblée, je choisis ma place : ce sera debout, près de la porte. Au moins, je n’aurai pas à subir le claquement d’un strapontin dans mon dos, lorsqu’une personne le quittera sans crier gare. D’ailleurs, les places assises sont déjà toutes occupées. En face de moi, un de ces ados rebelles, qui veut sans doute éviter les regards puisqu’il a les yeux rivés au sol depuis le début du trajet. C’est dans des endroits comme celui-là que l’on se rend compte à quel point les gens peuvent être asociaux.

 

Qu’on mette la sourdine !

Moi qui ai tendance à trop parler, il me suffit de voir la tête des gens dans le métro pour être calmée jusqu’à la fin de ma journée. Enfin, « calmée », c’est un bien grand mot si l’on tient compte du brouhaha produit par les portes qui s’ouvrent et se ferment à chaque arrêt, et qu’un puissant signal sonore accompagne jusqu’à ce qu’un imbécile arrive en courant et laisse son pied dehors, ce qui oblige nos oreilles à subir de nouveau le signal sonore et le « clac » de la fermeture des portes. Lasse d’observer ce qui se passe à l’intérieur, je décide de jeter un coup d’œil à la fenêtre, mais suis loin d’être dépaysée : c’est mon reflet que je vois, j’ai presque honte de cet air maussade que j’affiche, mais vu mon entourage, personne ne m’en tiendra rigueur. Le train s’arrête, et voilà que montent deux jeunes lycéennes que je reconnais pour les avoir vues et surtout entendues la semaine précédente. Pour moi, elles sont l’extrême limite du supportable : des hurluberlues qui crient pour se parler et semblent accorder tant d’importance à leur conversation qu’elles en oublient la présence des autres voyageurs qui, pendant ce temps, prient le ciel pour ne pas devenir sourds. Allez, dans quelques stations je vais pouvoir quitter cet enfer.

 

La prochaine fois, j’opte pour le covoiturage

Une vieille femme vient de se lever non sans difficultés, mais ça ne viendrait à l’idée de personne de se pousser pour la laisser se frayer un chemin. Remarque, avec sa canne, elle s’en sort plutôt bien : quelques coups dans les tibias les plus proches et elle s’en va. Enfin, je vais pouvoir m’asseoir ! Car finalement, rester debout dans un wagon aussi rempli et pendant autant de temps relève du miracle. Tous ces malaises voyageurs qui nous mettent si souvent en retard en sont la preuve ! Je m’installe avec l’intention de lire mes mails, mais, prête à sortir mon ordinateur, je me rends compte à temps de ma bêtise : si les métros avaient la Wi-fi, ça se saurait ! Faute de pouvoir s’occuper, mon esprit se tourne alors vers mon estomac qui commence à crier famine. Je n’ai pas pris le temps de manger ce matin pour ne pas être en retard, et, résultat, j’ai dû attendre sur le quai. Mais mon calvaire va bientôt s’achever : je descends à la prochaine. L’homme au costume gris est toujours devant moi ; mignon, mais insipide. Peut-être que dans un autre contexte je l’aurais abordé. De toute façon, on est à la Défense. 9h17, je quitte le métro pour rejoindre mon boulot. En arrivant, je salue mes collègues, qui me répondent par un vague signe de la tête ou de la main, avant de passer à la cafétéria. Aucun doute, eux aussi ont pris les transports en commun, ça se lit sur leur visage…

 


 
 
 

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